Missions Mars 2015: Koussoukouangou, Péporyakou et Porga


Rapport de l’ONG AQUASSISTANCE, partenaire de l’AEREB

Tout projet d’hydraulique villageoise nécessite un suivi pour s’assurer que les installations réalisées sont bien gérées et utilisées. Trop d’ouvrages finissent par tomber à l’abandon faute d’entretien, de maintenance ou de gestion.

Aussi une équipe s’est rendue fin mars à Kousssoucoingou au Bénin, où un projet avait été finalisé en 2014 en coopération avec l’AEREB, le SIAEP de Barjac et de nombreux autres partenaires. Elle avait pour but de prononcer la réception définitive des travaux et de relancer le comité de gestion, uni par un lien de délégation à la Mairie de Boukombé, qui ne jouait plus entièrement son rôle suite à la maladie de son Président.

Les techniciens d’Aquassistance ont profité de leur venue au village pour réajuster le doseur proportionnel de chlore qui garantit la qualité de l’eau distribuée aux bornes fontaines. Le transformateur mis en place initialement avait été foudroyé. Un nouveau a donc été installé.

Il a été constaté que la vie quotidienne des écoliers avait été nettement améliorée. Ils sont tout naturellement des utilisateurs réguliers de la borne-fontaine située à l’école. Les autres bornes-fontaines et le lavoir (conçu par le chef de projet) sont bien entretenus et nettoyés, néanmoins leur fréquentation mériterait d’être renforcée.

L’équipe a pris part à l’assemblée générale du comité de gestion du réseau, qui repart sur de bonnes bases.  De nombreuses femmes y participaient.

Du matériel informatique a été donné au comité de gestion afin d’établir les suivis technico-financiers qui permettront à Aquassistance et à la Mairie de Boukoumbé de suivre l’activité de l’association villageoise « Minninsamin Tinni ». En effet, le collège des Mûriers de Cannes la Bocca a fait un don d’un ordinateur portable, sur lequel Casimir, le gestionnaire du réseau, mais également professeur de mathématiques au Collège de Koussoucoingou se formera sur l’outil informatique avec l’appui de l’ONG ADEC. Il pourra ensuite à son tour initier ses élèves. En outre Aquassistance et l’AEREB se sont cotisées pour acheter une imprimante qui permettra d’éditer, en toute autonomie, les cartes d’achat d’eau.

On peut féliciter le comité de gestion quant à la tenue exemplaire des comptes. Il ne manque pas un sou !

Le 20 mars, jour de l’éclipse partielle de soleil en France, notre équipe, la secrétaire du SIAEP de BARJAC ainsi que l’équipe AEREB  ONT fait l’expérience d’un phénomène naturel connexe : un soulèvement de poussière qui avait affecté toute la région.

Rapport de l’AEREB (établi par James Mathieu, le Trésorier)

Samedi 21/03/2015 :

La matinée visite au marché de Natitingou pour les courses de l’AEREB. L’après midi, comptes financiers de la première semaine et organisation de la deuxième semaine.

Dimanche 22 :

Rendez-vous à Péporiakou. Après la messe et les salutations aux personnes que je n’avais pas pu voir la semaine dernière, je retrouve le prêtre Jocelyn, le curé du village. Nous devons faire une mise au point sur le projet que nous avons en commun : ‘’ l’installation d’un espace jeune ‘’. Le prêtre nous avait demandé la semaine dernière la construction d’un bâtiment pour y installer l’espace jeune, mais le coût de la construction nous ayant découragés, je reviens vers lui afin de trouver une autre solution moins coûteuse. Le prêtre a entreprit la rénovation d’un petit bâtiment, je lui propose donc de l’agrandir sur le côté et d’y créer l’espace jeune. Après discussions, le prêtre propose de fournir les briques en banco qui seront fabriquées par les jeunes du village et l’AEREB pourrait financer les tôles, les bois, la porte et installer un panneau solaire pour la lumière. Nous attendons la demande écrite du prêtre.

Je retrouve Jospin l’instituteur et Monsieur Polain, nous allons prendre le repas ensemble, Joséphine une institutrice a tout préparé. Nous continuons la conversation que nous avons eue mercredi 18 avec William sur le projet d’un poulailler collectif. Pour l’instant le collectif regroupe deux couples avec un enfant chacun et trois célibataires. Une association a été créée pour faciliter la gestion du projet. (Elle s’appelle Grand Pré)

De retour à Natitingou, je passe par le Musée pour voir Albert le sculpteur et la couturière à qui j’ai commandé trois robes.

Je téléphone au frère de la communauté Saint-Jean de Dieu pour lui confirmer mon arrivée lundi dans la matinée.

Lundi 23 :

Huit heures du matin, le chauffeur arrive. Départ pour la ville de Porga au Nord à la frontière du Burkina Faso. Arrivé à 10 h, la chaleur commence à se faire sentir. Je suis accueilli avec une grande gentillesse par le frère Olivier et le frère Timothée le responsable du centre de santé hospitalier de Saint-Jean de Dieu.

Les présentations faites, la conversation commence rapidement sur les problèmes électriques de leur installation solaire qui a pris la foudre et ne fonctionne plus, à cela s’ajoutant les problèmes d’eau. La visite du centre commence, je suis guidé par frère Olivier un passionné en botanique. Un grand bâtiment très bien organisé, l’accueil des malades, salles des consultations, salles de soins, un petit laboratoire pour les analyses simples, une pharmacie. Une maternité qui arrive à réaliser 30 accouchements par mois. Une capacité de 50 lits, 4 lits par chambre en moyenne.

Dons de matériel de soin fait par L’A.E.R.E.B

Fin de journée je pars avec le frère Timothée rendre une visite aux sœurs .

Trois sœurs vivent dans cette maison équipée d’un minuscule panneau solaire qui ne leur procure que deux points lumineux, elles ont un puits pour leurs besoins en eau et vont puiser tous les soirs. Une des sœurs travaille avec les frères au centre de santé, une est directrice d’école et la troisième est institutrice.

Après avoir expliqué aux sœurs le but de ma visite, le désir de l’A.E.R.E.B de venir les aider, avec les moyens d’une petite association qui reste limitée, mais avec le désir d’apporter un petit plus dans leur vie au quotidien. Nous passerons un long moment à discuter de la vie de la communauté. Des cahiers et des crayons, des stylos pour les enseignantes. Mais le problème le plus urgent : un peu de lumière pour préparer les cours et corriger les copies, un peu de lumière pour vivre dans des conditions un peu meilleures.

Après 3 jours passés au contact des frères et des sœurs je quitte Porga avec le désir d’y revenir avec une équipe pour y travailler. Direction Tanguiéta, un frère m’y accompagne ; à Tanguiéta je prends un taxi collectif, arrivée à Natitingou dans l’après midi.

Jeudi 26/03/2015 :

Je récupère les devis des projets que nous avons vus la semaine dernière, les statuts de l’association ‘’ Grand Pré ’’ l’association qui va développer le projet de poulailler à Péporiakou.

Je passerai l’après midi dans un orphelinat installé sur les hauteurs de Natitingou.

Le centre essaie, au fur et à mesure, d’améliorer les lieux avec des dons qui arrivent d’un peu partout mais au compte goutte.

Conclusion …

Il n’y a pas de conclusion juste un constat, d’une situation parfois un peu décourageante, où l’on à l’impression que le gouvernement Béninois est un peu dépassé par tous ces problèmes, voire même dans certains cas complètement absent.

Que faire ?     Face à cette situation ?…

Rester chez nous à l’ abri de tous les problèmes ….ou essayer avec nos petits moyens de petite association de se mobiliser et d’essayer comme le dit notre président d’apporter notre petite goutte d’eau dans ce désert.

Après sept ans de mission, parfois découragé souvent en colère, révolté, je m’accroche à mon association et au désir et à l’envie d’essayer de me rendre utile.

PHOTOS DES MISSIONS

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